Croquis Sonore 23 & 24 (D'une rencontre à l'Autre RENNES (5 et 6 nov 2018)
Quand? 5 & 6 nov 2018
Quoi? Croquis Sonores pour les journée Nationales Secteur Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire (SPMP)
Note: Merci Esther pour la retranscription
Premier croquis (Après Marcel Sassolas)
Être patient ou soignant c’est juste s’adonner à une manière de se nommer et d’ânonner.
La relation de soin est une fleur.
Elle ne pousse pas sous serre pourtant c’est l’art dont on se sert pour la clinique.
Monsieur Sassolas ne va pas au pupitre.
Il n'est plus pitre mais l’était-il ? Moi l’été j’l’étais, pitre.
Mais c’est pire j’aime paître les mots, les beaux comme les piètres, j’aime les prendre et les rendre, je slam à l’âme, la larme à l’œil / sans borne / et sans arme.
Enfin ma seule arme c’est mon stylo. C’est un avantage car en fouillant mon sac à l’entrée, ils m’ont laissé entrer.
Pourtant le stylo et le style chaud sont la meilleure des armes / la meilleur des cannes / la meilleure des cames / car les mots te collent et te calment.
Il n’est pas étonnant que l’on utilise le vocabulaire de la psychiatrie quand on parle de psychose. Parce que quand les psy causent on peut s’attendre à tout.
Ce qui stimule la vie psychique c’est la rencontre avec les autres êtres humains.
Monsieur Sassolas nous a dit que les personnes psychotiques sont en exil d’elles-mêmes et de la communauté humaine. Ils sont à côté de leurs pompes et c’est funèbre.
La santé psychique est un bien précieux, près des cieux. Ne pas faire étalage de son brillant / quand le psy brille / le patient vrille
Et chacun reprend ses billes.
Peut-on dire que ce que le patient redoute le plus c’est de changer et d’en être enchanté ?
L’être humain en chantier tente de se reconstruire
A l’aune d’une rencontre à l’autre : tenter de s’expérimenter comme sujet / excès de tolérance / essaie tollé, rance, / Rançon de silence / Que se passe-t-il pour l’autre dans sa tête / On s’entête à en parler,
Par les mots permettre du sens / Réunion d’équipe / Parler de ce que ça fait, c’est frais, c’est franc, c’est free (pas Free l’opérateur), c’est libre de fric et de jugement.
Chacun d’entre nous a un moi soignant, un moi sujet, et un moi citoyen.
Soigne-t-on en silence ? C’est sûr que ce serait presque assassin, ce serait comme si on esquissait ces mots : enterrons-les tous, Dieu reconnaîtra le soin.
Ce serait un non-sens car bien sûr ce qui compte c’est de manger une glace, c’est opérant (c'est le stade de la glace).
C’est important d’avoir un bon opérateur. Je ne parle pas de Free.
On dit qu’il n’y a qu’un pas de la psychiatrie pénitentiaire à l’incarcération psychiatrique.
Le doute m’habite.
Incarcérer / pour soigner.
Ce n’est pas certain que l’on puisse soigner dans un car serré, ce serait comme soigner dans le métro
Parce que justement il faut de l’espace.
Du temps et de l’espace. D’ailleurs le temps est une espèce d’espace.
Monsieur Michel David nous a dit qu’il faut adhérer à l’ASPMP. Vous voulez des slogans.
Tu aimes la paix ? Adhère à l’ASPMP.
L’ASPMP : simplement la paix!
L'interprétariat c’est le prolétariat de l’interprétation.
L’interprétation n’est pas un pari de paria. C’est pas l’interprétation du soignant. Attention à l’interprétariat projectif.
L’interprète c’est celui qui inter-prète son oreille, mais qui inter-pète pas les plombs.
Il y a les interprètes commerciaux mais pas des interprètes du médico-social.
Il y a des inter-prêtres
Moi je suis inter-poète, inter-mittent à mi-temps.
Il parait qu’il faut un tuteur pour être interprète. Comment tout dire, le silence étant d’or, les mots sont des diamants.
Autant dire qu’il est important de se présenter tel un étendard,
La traduction étant d’art et d’expérience.
De tenter de trouver les mots / Trouer l’émoi /
Il n’est pas facile de trouver la distance en tant qu’interprète
Surtout la distance avec le micro.
Comment traduire en psychiatrie ?
Comment traduire un psychiatre ?
Inter-médiaire, inter-prète, inter-dit
Dire l’inter médiaire, dire l’inter prète, dire l’inter dit.
Prête l’intermédiaire, prête l’interdit, prête l’interprète.
Medhi l’interprète, médis l’interdit mais dis, l’intermédiaire (c’est qui ?)
Traduire, c’est passer d’une rive à l’autre
Mettre du sens au sens, du sens au son, de la sensation, voyage en pays natal, douleur, labeur, sueur, frère et sœur, saveur, sauveur, silence on meurt / rancœur / grandeur / rêve et paix / peut-on guérir de la guerre ? / Naguère c’était pur et pas pire.
Petit papier de soi et de cire
Qu’il est dur de parler dans le micro
Parce qu’on parle du grand et du petit donc du macro et du micro.
Il y a de nombreuses personnes allophones : c’est les gens qui disent
Allo phone, ça sonne, tu déconnes ?
Il est pas francophone
On voit bien que la question de l’interprétariat avec les interprètes de proximité c’est les assurances. Et si on assurait les co-détenus. Il y a des spécificités au métier d’interprète, notamment la distanciation :
Une interprète témoigne
« Je suis en difficulté pour traduire le psychiatre, il lance des phrases à double sens, parle de mes deux seins mais je ne sais pas s’il me fait des avances. »
La patiente ne porte pas de djinn par peur de convoquer les mauvais esprits
Traduire
Idée noire / colère blanche / journée noire / nuit blanche / peur bleue / boire du rouge / lever son verre / vert de rage / être un bleu / avoir un bleu...
Croquis Sonores 22
Le CRAPS a du se séparer d’appartement thérapeutiques
Et avec cet argent il se fait l’agent financeur de projets,
Voilà une démarche éthique qui n’est pas toque, quel tact, quel truc, quel troc intéressant puisque les patients seront toujours gagnants.
JP de Florian est né à Sauve, mort à Sault.
Il avait pris d’assaut la robe, est ce Pierre qui le dit ? Robespierre l’a mal pris.
Florian était un flot rieur,
Lui, le neveu de Voltaire, ne voulait pas se taire
Il s’est marré voyant la tête de Robespierre rouler, inventant la fameuse expression : « Pierre qui roule n’amasse pas mousse ».
A mon corps défendant, le corps défend l’esprit :
Laisse l’esprit épris s’exprimer, ce qui prime c’est de resté unifié (avec soi même)
La jouissance langagière recouvre la jouissance du corps. Si tout se passe bien, l’enfant renonce à devenir l’objet du désir de la mère, il renonce à être le signifiant du désir de l’amer…
La douleur nous fait savoir que l’on a un corps, que ce n’est pas qu’un décor : quelque chose que l’on décore.
René Odde nous offre quelques paires de repères. Et si on se perd et qu’on se re-perd, alors on risque que se retrouver, trouver l’être trouer, incomplet, celui « qu’on nait » et s’accepter tel qu’on est…
L’enfant sait qu’on parle de lui :
On le porte on le pose, on le supporte et on le suppose
On lui suppose une intentionnalité.
L’expérience du miroir donne à l’enfant une image unifiée :
Coordination de mouvements, maitrise corporelle, jubilation, jubile du son des rires et des sourires.
Tout cela passe par l’image, comme Vidéo Psy qui une sorte de miroir des psy…
C’est symbolique : présence dans l’absence, lapse de temps dans l’essence, naissance des cinq sens.
Transitivisme, éprouvé corporel :
Paul tombe, Pierre pleur…
Pierre tousse, Paul s’excuse…
Pôle emploi, Pierre travail…
Finalement quand on passe des secteurs aux pôles, c’est une question de transitivisme administratif.
Certain bureaucrates, quand ils regardent l’autre, ne voient qu’eux même… Cela pose la question du stade du miroir…
Texte écrit lors journée Vidéo Psy 22 mars 2016, après les interventions de Robert BRES et René ODDE.